Corrigé des dissertations sur le temps, l'inquiétude p1, 1b, 2
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Temps, inquiétude
Je vais vous faire aujourd’hui le compte-rendu de votre première série de dissertations. Elle n’est pas catastrophique mais elle n’est pas bonne non plus. Elle est inférieure à ce que je pouvais lire d’habitude au début de l’année. Sur 39 copies reçues, je n’ai pu mettre, et parfois avec quelque indulgence, que 11 moyennes, et dans ce lot personne ne se détache véritablement, le sommet ne dépassant pas 12,5. Ensuite, il y a deux : 9,5, quatre 9, cinq 8,5, sept 8. Jusque-là, bien que le niveau d’ensemble soit assez au-dessous de ce qu’on est en droit d’attendre d’une classe de Khâgne, la situation n’est pas trop inquiétante. On peut espérer que les élèves qui ont obtenu 11 et plus atteignent assez vite des notes bien plus remarquables, leurs textes ne manquaient pas de contenu, ils avaient de quoi intéresser leur lecteur, il suffira d’éliminer certains défauts, de se montrer un peu plus sévère à l’égard de soi-même. Pareillement, on peut espérer que les auteurs des copies s’échelonnant de 8 à 9,5, grâce à davantage de méthode, de sens de la rigueur, s’installent bientôt à la moyenne ; je ne dis pas que dans tous ces cas ce sera facile, d’autant que je n’ai pas voulu noter avec sévérité, comme le font de plus en plus, je le rappelle, les correcteurs de votre concours, ce ne sera pas toujours facile, il y faudra du soin, du travail, il faudra surtout que chacun prenne bien conscience de ce qui lui manque encore, mais c’est parfaitement envisageable. Ce qu’il y a d’alarmant, par contre, ce sont les 11 copies que je n’ai pas encore mentionnées dans le classement, parmi lesquels figurent quatre : 7 et sept : 6. Sept 6, parce que je répugne à descendre en deçà de cette note pour n’offenser personne, mais là, soyez-en sûrs, les correcteurs de la fin de l’année ne prendront pas de gants. Il est donc alarmant qu’un peu plus du quart de la classe ne paraisse pas avoir la moindre idée de ce qu’est une dissertation de philosophie. Dans tous ces cas, comme je l’ai souvent dit dans mes annotations, un très sérieux
effort s’impose si l’on veut, non pas avoir une bonne note, mais tout simplement se mettre au niveau requis pour le concours auquel on se présente. Car à ce stade, ce n’est même pas raté, ce n’est pas visé.
Je commencerai par des considérations générales, puis je rendrai compte plus précisément du traitement reçu par chacun des deux sujets proposés. Un mot d’abord sur ce qui est indigne de cette classe. Et par exemple, je n’en parlais pas les années précédentes, de ce côté-là il n’y avait rien à redire, le trop grand nombre, absolument inattendu, des fautes d’orthographe. Il est ahurissant qu’un Khâgneux ne sache pas écrire le mot existence. Dans une copie, il s’est vu doté d’un a, et non pas une fois, ce qu’on aurait pu encore attribuer à une étourderie, mais toutes les nombreuses fois où le mot a été mentionné. Il est ahurissant qu’un Khâgneux ne sache pas écrire le nom de Socrate. A dix reprises, l’un d’entre vous l’a fait suivre d’un S. Et que dire de ils ont besoins, avec un S, de en tant que, écrit temps, comme le temps !
de spacieux, écrit spatieux ! etc. On s’étonne également des ravages du jargon journalistique, du genre : déstabilisé, quelle horreur !, paramètre : le terme de paramètre mis actuellement à toutes les sauces en raison sans doute de son caractère pédant, ça impressionne un paramètre, ce terme est un mot technique du vocabulaire de la physique, les mots de facteurs ou d’éléments le remplaceront avantageusement. J’ai trouvé également beaucoup de cas de figure. Dans le cas de figure du stoïcisme, c’est saugrenu. Laissez l’expression aux joueurs de cartes 1. Frappe aussi assez fréquemment une sorte de naïveté, pour ne pas dire plus, aussi touchante que navrante. Ainsi on insiste sur ce qui devrait aller de soi. Quelqu’un m’explique savamment à propos du mot d’inquiétude qu’en latin in est un préfixe négatif. Que voulez-vous que je mette d’autre en marge sinon : merci pour le renseignement. Qu’on me cite les vers mille fois entendus, ô temps suspend ton vol, et d’ajouter : et vous heures propices, suspendez votre cours, cela montre, et c’est déjà ennuyeux, que le souci d’originalité ne vous étouffe pas. Enfin, voyons, croyez-vous faire preuve de culture par cette citation ? vous distinguer par rapport à vos camarades, j’ai trouvé ces vers mentionnés rituellement plus de dix fois. Or il me semble tout de même que le principal souci d’un candidat à un concours, qui par définition vise à être distingué, sélectionné, devrait être d’éviter de dire tout ce que diront les autres. Et tant que vous y êtes, pourquoi pas : un seul être vous manque, et tout est dépeuplé. Et j’ajouterai, puisque je suis sur ce sujet, qu’il faut beaucoup de talent pour dans une dissertation de philosophie utiliser des poètes de façon que de tels renvois ne prennent pas la forme fâcheuse du remplissage ou du déballage culturel. Mais là où le record de lourdeur est battu, c’est lorsqu’on prend soin de préciser : ces vers illustres de Lamartine. Semblables errements étaient jadis le fait des cancres de la classe de troisième, lorsqu’ils devaient se débattre dans le genre nouveau pour eux de la dissertation littéraire. Cela donnait : Corneille, l’immortel auteur de Cinna, et c’était une ligne de gagné. Vous devriez ici avoir franchi ce stade. Comme vous devriez savoir qu’en philosophie on a affaire à des concepts et non pas à des entités mythologiques. Or assez fréquemment, dans le premier sujet, le temps, c’est Chronos bien sûr, il dévore ses enfants, a fait l’objet d’une personnification agaçante et absurde dès lors qu’on s’y complaisait. C’est un dominateur, a-t-on dit, un monstre sacré, renchérit l’autre. Vous lui prêtez des intentions, tantôt il nous voudrait du mal, tantôt du bien, il serait partenaire ou adversaire. On n’hésitera pas à écrire des non-sens comme : le temps et l’homme peuvent s’égaler, voire s’épauler. On envisagera la possibilité d’une revanche sur le temps. Au nombre également des défauts les plus criards, le développement de propos si [triviaux] qu’on devrait en philosophie se les épargner :
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Ainsi, après avoir produit cette trouvaille que le temps nous rapproche de notre mort, ce qui n’est d’ailleurs qu’une vue de l’imagination dénoncée par Epicure, Spinoza, l’on ajoute : mais le temps peut avoir des aspects positifs : patience et longueur de temps font mieux que force ni que rage 1. Et que dire de tous les bavardages alimentés par des considérations esthétiques au degré zéro comme, je l’ai trouvé aussi au moins dix fois, la grande victoire humaine sur le temps, c’est l’œuvre d’art. Bref, soyez un peu plus exigeants à l’égard de vous-mêmes : n’écrivez pas : l’homme ressent le temps comme une superstructure qu’il subit, n’écrivez pas : tout sentiment que j’éprouve est un cri qui sourd des tréfonds de mon âme, n’écrivez : le passé et le futur sont deux non-être qui nous oppressent que si vous soulignez le paradoxe violent d’un tel propos qui prête à du non-être les effets les plus physiques, et surtout, quand vous êtes en train d’aligner certaines évidences, ayez souci de vous demander : est-ce de la philosophie, est-ce que n’importe qui, l’homme de la rue, qui n’a pas eu la chance d’une formation philosophique, ne pourrait pas dire tout cela tout aussi bien que moi. Alors, vous vous refuseriez à un développement intarissable sur le thème : rien de ce qui est humain n’est éternel et vous ne consacreriez pas un paragraphe entier à ne faire que répéter que le chrétien attend de son Dieu l’immortalité.
Passons maintenant rapidement en revue les trois moments de la dissertation. L’introduction. Il faut éviter les entrées en matière passe-partout, du type : depuis qu’il y a des hommes et qui pensent, ils ont beaucoup réfléchi sur le temps, l’inquiétude est leur condition. Quel intérêt y a-t-il à commencer en rappelant, je cite, que les philosophes ne s’entendant pas sur
ce qu’est le temps. Le début de la copie doit servir à poser des problèmes, c’est à la qualité des problèmes que vous aurez soulevés qu’on vous jugera essentiellement. Généralement, cette problématisation est bâclée, sinon inexistante. Elle vous semble aller de soi. Vous vous contentez, en quatre ou cinq lignes, de questions si vagues qu’elles ne peuvent pas être prises en considération. Dès lors, le texte va partir au hasard, privé qu’il est de tout fil conducteur. Faute d’avoir pris le soin de fournir une définition préalable de l’inquiétude, quitte à la réviser, à la préciser en cours de route, les sentiments les plus divers seront envisagés à tour de rôle, en dehors de toute unité conceptuelle. Encore heureux lorsque l’on daigne prendre en compte le sujet proposé.
Souvent, après des considérations beaucoup trop floues sur la temporalité, ce n’est qu’à la deuxième ou à la troisième page qu’on s’avisera de citer la question posée, qu’on s’intéressera aux expressions de marque d’impuissance. Et certains omettront jusqu’au bout la formule de Lagneau. C’est la preuve de beaucoup d’étourderie, de négligence. L’introduction a pour but de faire démarrer votre réflexion, de la mettre sur ses rails. Elle ne doit pas l’anticiper, offrir d’avance un résumé du développement qui va suivre, indiquer : nous verrons d’abord que, puis nous étudierons que, ensuite nous découvrirons avec un tel, etc… Ce procédé est maladroit, il donne au lecteur l’impression de quelque chose de préfabriqué, d’artificiel ; connaissant d’avance votre copie, il a moins de goût pour l’aborder, le texte est privé de sa vie, de son mouvement, surtout si
d’emblée ont été indiquées jusqu’aux ultimes conclusions. A la limite, cela donne le procédé absurde suivant : dans un premier temps, on dit ce qu’on va dire, donc plus d’imprévu dialectique, plus de rebondissement, dans un deuxième temps on dit ce qu’on avait dit, et dans un troisième temps, on conclut en disant qu’on a bien dit ce qu’on avait dit qu’on dirait. Semblable dissertation ne se compose donc que de redites. Si l’on y enlève les répétitions, son contenu, en dépit du nombre de pages, apparait très maigre. Ça n’a été que du remplissage. Hélas ! Il semble que le seul souci de quelques-uns soit de parvenir à donner à la copie une dimension décente. Je vous avais demandé au début de l’année de ne pas accumuler outre mesure vos pages. Cette crainte était vaine, pour beaucoup le problème ne fut que de trouver un second souffle. C’est pourquoi jamais je n’avais mis moins de temps à corriger un paquet de dissertations.
Pour ce qui est du corps du développement, trop souvent le désordre y règne. Le lien entre
les paragraphes échappe. On ne voit pas toujours pourquoi c’est celui-ci qui vient après celui-là, et non pas le contraire. Vous ne ménagez pas de transitions. Vous ne préparez pas les idées. Elles se trouvent tout à coup plaquées brutalement. Sans doute le mot de dialectique est souvent présent, mais pas la chose. Mettre en place une dialectique ne revient pas à prendre à brûle-pourpoint le contre-pied de ce qu’on vient d’avancer. Comprenez-le : il n’entre aucun mouvement de penser à déclarer : l’inquiétude paralyse, mais ne pourrait-elle pas aussi être féconde ? En somme, c’est noir, mais pourquoi ne serait-ce pas blanc ? Débiter une suite de propositions, comme si elles allaient de soi, puis aligner, toujours sur le même mode tranquille si ce n’est péremptoire, les propositions inverses, toujours comme si elles aussi allaient de soi, ce n’est pas sérieux. Le sérieux d’une dissertation philosophique vient de ce qu’on y argumente, de ce qu’on s’emploie à justifier ses idées, à envisager, pour y répondre, les objections qui pourraient être faites. Or, à la lumière de ces indications, si vous relisez vos copies, chacun de vous, je dis bien chacun de vous, pourra constater que son texte est complètement vierge de toutes locutions grammaticales du genre : or, car, donc, parce que, puisque, du moment que, ne parlons même pas des formules concessives, comme quoique, bien que, en dépit de, elles introduiraient des nuances qui doivent vous sembler tout à fait superflues. Tout cela montre que vous évoluez, comme poisson dans l’eau, dans l’élément non-spéculatif de l’affirmativité absolue. D’où les contradictions auxquels vous êtes insensibles. Tout se passe comme si, après avoir dit certaines choses puis leurs contraires, comme si une dialectique pourrait se réduire à une juxtaposition d’énoncés opposés, vous laissiez à votre lecteur, après lui avoir gracieusement déployé un éventail, offert un étalage, le soin de choisir.
Page 2 (numérotée « temps, inquiétude 2 » sur le manuscrit)
De là, dans bien des cas, la timidité, la mollesse des conclusions. Vous les gratifiez des questions perplexes dont vous n’avez pas peuplé vos introductions. On a le sentiment, mais un peu tard, que c’est maintenant, une fois mesurées les difficultés, qu’il faudrait se mettre à penser. Parfois, en introduction tout est dit, la couleur est annoncée, le temps, déclare-t-on, n’est nullement de l’impuissance, on n’a pas commencé que c’est fini, et quand c’est fini, c’est alors chez vous qu’un soupçon de commencement se profile. N’oubliez pas non plus que vos considérations terminales doivent, c’est la moindre des choses, correspondre à l’orientation qu’avait prise votre réflexion. Or il arrive que vos conclusions soient en net retrait par rapport à ce qui les précédait, vous jetez du lest, glissez des repentirs, comme si vous aviez peur qu’on vous reproche une prise de position un tant soit peu précise, nette, alors que les correcteurs attendent, au contraire, un engagement résolu, quel qu’en soit d’ailleurs le contenu. Vous êtes libres de vos choix théoriques, à l’unique condition qu’on puisse s’apercevoir que vous les avez médités. Ne l’oubliez pas non plus : une conclusion, c’est important, c’est la dernière impression sur laquelle vous allez laisser votre lecteur, il faut soigner la conclusion, tenter de lui donner quelque finesse, si l’on peut, quelque originalité, un peu d’air, un peu d’allant réflexif. C’est pourquoi quand vous travaillez en temps limité, à une composition ou au concours, je vous conseillerai, pour éviter le bâclage des dernières minutes, où l’on risque d’être pressé par le temps, de prendre la précaution, une heure avant la fin de l’épreuve, de rédiger votre conclusion sur une feuille de brouillon. Et surtout de lui éviter d’adopter la forme insipide, ennuyeuse, plate d’une pure et simple récapitulation, comme si vous aviez affaire à un demeuré, à qui il faut marteler les consignes. En revanche, la conclusion sera bonne, si elle vous permet de faire le point, un point qui ne sera pas nécessairement un point final, le dernier mot apporté à une question, le procédé ne serait guère philosophique, c’est-à-dire si vous montrez que peu à peu vous avez pris conscience de la portée, de l’enjeu d’un problème. Si une conclusion ne doit pas être évasive, fuyante, se terminer en queue de poisson, rien ne lui interdit d’être ouverte, d’indiquer ce qu’il y aurait encore à penser dans ce qu’on vient de penser et qui avait pourtant permis de le penser.
Pour clôturer ces commentaires méthodologiques, quelques mots sur vos références aux auteurs. La plupart d’entre vous en conçoivent la nécessité mais ils les manient de façon gauche, mal avisée. Quels sont les principaux défauts contre lesquels se prémunir ? S’épargner, en premier lieu, l’allusion si elliptique et creuse qu’elle n’éclaire rien, qu’on ne pourra rien en tirer. Mais la référence ne doit pas non plus traîner en longueur, au point de faire perdre de vue les raisons qui avaient conduit à la mentionner, à en faire état. Alors elle bloque, obture le développement. Elle n’y forme plus qu’enclave. On ne vous demande pas, quand vous exposez telle thèse d’un philosophe, de la reproduire in extenso, d’y faire un sort à tout, de la transformer en un chapitre de l’histoire de la philosophie. Inutile, encombrant si vous recourez à Epicure d’en profiter pour déballer tout ce que vous savez de l’Epicurisme, jusque dans les moindres détails. Ainsi l’un d’entre vous, visiblement très intrigué par le statut des Dieux dans cette doctrine, lui a consacré des paragraphes qui ne pouvaient passer que pour des digressions caractérisées. Dans une référence, il faut aller directement à l’essentiel, c’est-à-dire ne retenir de l’analyse que l’on rapporte que ce qui concerne, intéresse le sujet proposé et s’appliquer à en dégager le plus caractéristique, le plus tranchant, le plus décisif pour le traitement de la question dont on s’occupe. Vos références doivent vous être propices pour affermir, rectifier ou relancer votre propre pensée, sinon c’est du temps perdu, un simple poids mort dans l’économie du texte, une occasion de plus de remplissage. De ce point de vue, à quoi bon s’être attardé longuement à rendre compte d’une théorie, si tout de suite après l’on passe outre, sans autre forme de procès, si l’on n’en garde rien, même pas des leçons négatives, même pas l’indication d’une difficulté insuffisamment réglée ou d’une fausse direction. Quoi qu’il en soit, il devrait aller sans dire que ces références ne sont pas à multiplier inconsidérément, au point que la copie tourne à l’avalanche de noms propres. Elles ne doivent pas faire double emploi. Or certains d’entre vous, après avoir copieusement traité de l’idéal épicuriste de la tranquillité de l’âme, passent à la ligne pour aborder le stoïcisme et présenter son ataraxie exactement dans les mêmes termes. Le nouveau renvoi n’apportera donc aucun gain à votre réflexion. Il convenait de l’éliminer. Toutes ces remarques ont pour but de vous convaincre que vos références n’auront de valeur que si elles s’intègrent naturellement dans le cours de votre progression, que si vous avez-vous-même préalablement fait l’effort d’accéder par vous-mêmes aux questions que les auteurs vous aideront à éclaircir. Il serait malavisé de ne faire que se protéger derrière eux, en les laissant parler à votre place. Une référence aussi doit être amenée, préparée. Ne donnez pas à croire à votre lecteur qu’elle n’a été pour vous qu’un dépanneur providentiel. C’est dire qu’il faut éviter les simples juxtapositions doctrinales, il y a Descartes, puis il y a eu Kant qui n’a pas été du même avis. Ne commencez pas un paragraphe, s’écartant sans avertissement de tout ce qui précédait, en écrivant : Pour Bergson, etc… A la limite, une seule référence, bien comprise, bien ajustée à votre texte, sera nettement préférable à un défilé bariolé de théories, comme s’il était impératif de dire un mot de tout le monde, le long de ce que Monsieur Michel Serres appelait naguère, dans un rapport de la Rue d’Ulm, le parcours du combattant philosophique. Enfin, je vous avais mis en garde au début de l’année contre la solution de facilité des citations. Trop d’entre vous n’ont pas voulu écourter. Ils ont transformé fâcheusement leur copie en un recueil de morceaux choisis, ils ont souvent recopié plusieurs lignes d’un auteur sans daigner les accompagner d’un seul mot d’explication, comme si c’était à la portée d’un enfant de dix ans. En marge, invariablement j’écris : Ne vous contentez pas de citer, montrez que vous avez compris.
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